Le marcottage aérien
Choix d'une branche
Repérer une branche avec un mouvement intéressant et bien ramifiée, prendre une branche dont le diamètre est d'environ 3 cm de diamètre. On peut marcotter au printemps quand les feuilles sont à maturité, mais d'autres périodes conviennent aussi. .
Inciser
Pratiquer deux incisions autour de la branche. C'est sur le dessus de l'incision du haut que vont apparaître les racines. La distance entre les incisions doit être assez grande pour ne pas se refermer en cicatrisant. Il faut inciser profondément assez pour couper toute l'écorce. Ensuite inciser verticalement afin de retirer l'anneau d'écorce.
Écorcer
Retirer l'anneau d'écorce. En période de croissance, quand la sève circule, l'écorce se décolle très facilement.
Cambium
Sous l'écorce se trouve le cambium, une fine couche de cellules très actives souvent de couleur verte. Il est essentiel de retirer tout le cambium tout autour sinon la partie écorcée va cicatriser sans produire de racines. Gratter verticalement à plusieurs reprises avec un couteau ou un morceau de verre cassé.
Substrat
Comme substrat on utilise habituellement de la mousse de sphaigne. vous pouvez également 'utiliser de la vermiculite qui donne aussi de bons résultats. Il faut utiliser un substrat stérile, aéré et qui retient bien l'eau.
Pot
Préparer un récipient pour maintenir en place le substrat; il est possible d'utiliser également une feuille de plastique ou un pot en plastique. Pour un pot découper un côté jusqu'au milieu du fond du pot, et faire un trou un peu plus grand que le diamètre de la branche. Pour une feuille plastique, ligaturer la feuille plastique en dessous de la deuxième incision.
Hormones
Pour favoriser la formation de racines, on peut appliquer des hormones d'enracinement / de bouturage, mais ce n'est pas indispensable. En appliquer uniquement sur le dessus de la plaie, car c'est là que vont apparaître les racines.
Fixer le pot ou le plastique
Placer le pot et le fixer de façon que le dessus de la partie écorcée, soit environ au milieu du pot. Si on utilise une feuille de plastique, on attache d'abord le bas avec un lien ou un fil de ligature en plissant en accordéon, de façon à ce que la feuille forme un sac. Prévoir ensuite de lier les côtés, par exemple en les agrafant.
Remplir le pot ou le plastique du substrat. Tasser légèrement mais ne pas compacter, le substrat doit rester aéré. Si on utilise une feuille de plastique, c'est parfois plus difficile de remplir tout en maintenant le tronc au milieu, entouré de tous côtés. Avec de la mousse de sphaigne, on la mouille d'abord et puis on l'applique autour de la partie écorcée avant de l'ensacher. Fixer ensuite le haut du sachet autour du tronc de telle façon qu'il ne retombe pas et que le haut de la partie écorcée soit environ au milieu du sachet. Pratiquer des trous dans le bas du sachet pour que l'eau puisse s'évacuer.
Arroser
Il faut arroser à fond pour mouiller tout le substrat. Au besoin, compléter si il se tasse. Vérifier de temps en temps que le substrat reste toujours humide. Au début, comme il n'y a pas de racines, il faut peu arroser, moins souvent encore dans un sachet refermé dans le haut. Mais quand les racines se développent après un mois ou deux, elles consomment de plus en plus d'eau et il faut arroser plus souvent.
Pour un feuillu caduque assez vigoureux, comme l'érable du Japon, on peut déjà sevrer (séparer) après deux ou trois mois. Mais on peut attendre plus longtemps, jusqu'à l'automne. Ne pas être trop curieux ni impatient. Il faut éviter de perturber le récipient et le substrat, car on risque de casser les radicelles encore très fragiles.
Certaines espèces comme par exemple les Ficus tropicaux s'enracinent très facilement et très vite. Mais d'autres espèces, comme les conifères, peuvent demander plusieurs années avant de produire assez de racines pour pouvoir les sevrer. Les fréquences de rempotage indiquées dans les livres vous donneront une assez bonne indication sur le temps nécessaire.
Si aucune racine n'est apparue et qu'une fine écorce s'est développée sur la hauteur de la partie écorcée, c'est que le cambium n'a pas été bien retiré et a reformé une écorce.
Couper la branche sous le récipient quand assez de racines sont développées. Tailler les branches inutiles de la marcotte. Retirer ensuite le pot ou le sachet et, très précautionneusement, retirer le substrat en excès, démêler et étaler les racines. Faire très attention car elles sont encore très fragiles et il n'est pas indispensable de retirer tout le substrat à ce moment. Dégager si possible le dessous de la partie écorcée et le couper sans endommager les racines. Mastiquer la coupe pour éviter la pourriture du bois. On peut mettre très vite dans un pot plat car les racines sont sur le pourtour. On peut aussi mettre dans un grand pot en utilisant un plus petit pot renversé comme support sous le tronc. Il est essentiel de bien attacher l'arbre au pot pour éviter qu'il ne puisse bouger et que les racines ne se cassent. Ne pas fixer par les racines avec une boucle de fil au fond du pot car elles sont très fragiles. Mais attacher au pot par le tronc ou une fourche de branches ou encore un tuteur ou un tasseau. Placer à l'abri du vent, d'un soleil trop vif et du gel.
On peut aussi marcotter sous un bouquet de branches afin de former un bonsaï à troncs multiples.
D'autres méthodes de marcottage existent comme soulever des volets d'écorce dans le haut ou poser un garrot, pour certains conifères par exemple.